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décembre 2020

La nécropole paléochrétienne de Saint-Pierre-l’Estrier à Autun

Cet été, entre juin et septembre 2020, une équipe d’archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a mis au jour, à Autun, une nécropole de l’Antiquité tardive, avec plus de deux cents sépultures et des objets exceptionnels laissant penser que les personnes inhumées appartenaient à la haute aristocratie d’Augustodonum. La fouille portait sur cette nécropole située à proximité de l’église paléochrétienne de Saint-Pierre-l’Estrier.

Une importante nécropole

En usage du milieu du IIIe siècle jusqu’au Ve siècle, cette nécropole est restée longtemps dans les mémoires car plusieurs mausolées étaient encore visibles au XVIIIe siècle. Certains de ces imposants monuments funéraires contenaient des sarcophages de marbre. L’un d’entre eux aurait abrité la dépouille d’Amator, parfois cité comme le premier évêque d’Autun. Un premier mausolée, tombeau fondateur de l’église Saint-Pierre, était bâti sur une villa gallo-romaine et aurait abrité la dépouille d’une personnalité localement vénérée. La nécropole accueillait les sépultures chrétiennes parmi les plus anciennes de la moitié nord de la Gaule : en provient l’une des premières mentions du Christ en Gaule, l’inscription de Pektorios, datée du IVe siècle.

 

 Vue générale du chantier. À droite, des cercueils en plomb, à gauche, des sarcophages, et en arrière-plan, on distingue les fondations d’un ancien mausolée. © Christophe Fouquin, Inrap. DR.


Vue générale du chantier. À droite, des cercueils en plomb, à gauche, des sarcophages, et en arrière-plan, on distingue les fondations d’un ancien mausolée. © Christophe Fouquin, Inrap. DR.

 

Des sépultures diverses

La fouille livre aujourd’hui près de 150 inhumations. Certains individus sont enterrés dans des sarcophages en grès tandis que d’autres sont placés dans des cercueils. Ceux-ci sont généralement en bois ou en plomb. Quelques défunts sont enterrés dans des coffrages de tuiles qui rappellent les pratiques funéraires du Haut Empire. Peu d’objets sont associés aux défunts dans les sépultures, un fait conforme aux pratiques funéraires de l’Antiquité tardive. Les archéologues ont également retrouvé les traces de six mausolées et d’un édifice en bois.

Des cercueils de plomb

Les cercueils de plomb sont rares dans la moitié nord de la France. Autun en est l’un des gisements les plus importants, avec une quarantaine d’exemplaires connus, dont huit issus de la fouille de cet été. Ils sont généralement anépigraphes et sans décors. Cependant, quelques-uns portent des signes cruciformes difficiles à interpréter. Placé dans un sarcophage de pierre, l’un d’entre eux semble hermétique depuis plus de 1500 ans. Son ouverture est programmée à l’issue de la fouille et pourrait révéler un individu bien conservé, avec peut-être ses vêtements et d’autres éléments rares ou fugaces l’accompagnant dans l’au-delà.

 

Source : https://www.inrap.fr/la-necropole-paleochretienne-de-saint-pierre-l-estrier-autun-15064