Exposition
Raphäel Dallaporta
Chauvet-Pont d’Arc : L’inappropriable
Centquatre-Paris, du 13 octobre 2018 au 06 janvier 2019
L’installation conçue par Raphaël Dallaporta à partir de prises de vue réalisées dans la grotte Chauvet immerge le visiteur dans l’atmosphère unique de ce paysage millénaire et des premiers dessins connus de l’Humanité.
Qui n’a jamais rêvé de se retrouver face aux premiers dessins connus de l’Humanité ? Ceux tracés par nos ancêtres dans les gorges de l’Ardèche, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis le 22 juin 2014, le site géologique de la grotte ornée du Pont-d’Arc, dite Grotte Chauvet, furent naturellement préservés pendant plus de 20 000 ans avant d’être redécouverts en 1994. Si l’accès en est depuis strictement réservé aux scientifiques, quelques exceptions sont faites. Lauréat en 2014 d’un concours photographique, Raphaël Dallaporta a conçu spécialement pour la grotte un dispositif de prise de vue automatisé qui lui a permis de recomposer en images ses volumes complexes et ses détails.
Lors de trois descentes, il a capturé plusieurs panoramas pour saisir toute l’intensité des lieux. En montrant sur grand écran ces prises de vue en noir et blanc, déployées sous forme de planisphères selon le modèle conçu en 1946 par l’inventeur américain Richard Buckminster Fuller, et accompagnées d’une composition sonore conçue spécialement, l’installation offre une lecture inédite de ces paysages. Le visiteur est immergé dans des images au mouvement légèrement déstabilisant, qui agit, explique l’artiste, comme une « métaphore du mouvement du monde, de la rotation de la terre et des planètes, référence à l’hypothèse anthropologique selon laquelle les cavernes et le cosmos seraient reliés ». Une manière, au-delà du témoignage archéologique, d’inviter le visiteur à prendre le temps
d’un nouveau rituel avec l’image.
Depuis dix ans, Raphaël Dallaporta met en place des protocoles de prise de vue qui lui permettent de renouveler notre regard sur un sujet donné par le biais d’images inattendues. Les panoramas elliptiques qu’il a imaginés pour la Grotte Chauvet dépassent les limites traditionnelles du médium photographique pour restituer les reliefs tortueux de la grotte rythmés de gravures et de peintures rupestres datant de 36 000 ans avant notre ère. L’approche de Raphaël Dallaporta vise à restituer à plat les vues à 360° de la grotte. Ces panoramas fragmentés présentent sur une même vue plusieurs photographies successives du sol au plafond, suivant une rotation oblique. Ils rendent compte en deux dimensions des volumes de la grotte et révèlent en une seule image des strates d’histoire différentes des premières images de l’humanité aux reliefs actuels creusés par l’eau. Le regard est ainsi plus attentif à la recherche d’indices de vie géologique, animale et d’art pariétal. Il se dégage une étrange beauté de ces reliefs auxquels ces premiers artistes aurignaciens n’ont pas dû rester insensibles en choisissant certaines parties plutôt que d’autres pour leurs œuvres, témoignant d’un sens général de la composition. Le choix du traitement de ces photographies en noir et blanc renforce l’aspect graphique des compositions. Ces étonnantes photographies mêlent habilement la science, la technique et le geste créatif.

Photographe français né en 1980, Raphaël Dallaporta s’est formé aux Gobelins – l’école de l’image, à Paris (2000-2002) et à la Fabrica en Italie (2002-2003). S’il privilégie une approche scientifique, il joue avec les statuts de l’image photographique, la faisant basculer d’une fonction documentaire à une portée symbolique. Les sujets qu’il aborde relèvent des préoccupations humaines, que ce soit lorsqu’il collabore avec des démineurs (sa série Antipersonnel), des juristes (Esclavage domestique) ou des archéologues (Ruins). Pensionnaire en 2014-2015 de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, lauréat de l’ICP Infinity Award 2010 à New York, il a notamment exposé aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles ou au Musée de l’Elysée à Lausanne (Suisse).
Ce travail a été réalisé à la suite du premier concours de photographie de l’Association pour la mise en valeur de la grotte ornée du Pont-d’Arc, dite grotte Chauvet, dont Raphaël Dallaporta est le lauréat et grâce auquel il a pu descendre dans la grotte et réaliser ces prises de vues.
Ce travail est restitué sous forme d’une installation vidéo immersive et un ensemble de photographies imprimées de Raphaël Dallaporta prises dans la grotte Chauvet. À partir de ces vues 360 degrés de la grotte, l’installation vidéo restituera ces panoramas elliptiques et permettra au visiteur de se plonger au cœur de la grotte, d’habitude inaccessible, proposant une immersion des cimaises au plafond. Ces peintures et gravures de la grotte Chauvet, constituant l’une des plus anciennes traces artistiques de l’humanité, seront ainsi rendues visibles à travers une technologie de pointe. Cette dernière disparaissant complètement face à la force de ces images.
Informations pratiques
Le CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial 75019 PARIS
M° Riquet (ligne 7)
Informations et billetterie www.104.fr
01 53 35 50 00
Le CENTQUATRE-PARIS est ouvert :
du mardi au vendredi de 12h à 19h
le week-end de 11h à 19h
fermé le lundi
(ouverture tardive les soirs de programmation)
- Photographe français né en 1980, Raphaël Dallaporta s’est formé aux Gobelins – l’école de l’image, à Paris (2000-2002) et à la Fabrica en Italie (2002-2003). S’il privilégie une approche scientifique, il joue avec les statuts de l’image photographique, la faisant basculer d’une fonction documentaire à une portée symbolique. Les sujets qu’il aborde relèvent des préoccupations humaines, que ce soit lorsqu’il collabore avec des démineurs (sa série Antipersonnel), des juristes (Esclavage domestique) ou des archéologues (Ruins). Pensionnaire en 2014-2015 de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, lauréat de l’ICP Infinity Award 2010 à New York, il a notamment exposé aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles ou au Musée de l’Elysée à Lausanne (Suisse).
- Chevaux gravés © Raphaël Dallaporta, Éditions Xavier Barral, 2016.
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