Vient de paraître
L’atlas historique du Proche-Orient ancien : le dessous des cartes
Cet atlas offre un panorama complet du Proche-Orient ancien, depuis les prémices de la sédentarisation, il y a plus de 20 000 ans, jusqu’au tournant de notre ère. Il rassemble à la fois des cartes synthétiques permettant de suivre l’évolution culturelle et politique du Proche-Orient dans la durée, mais également des cartes plus focalisées sur une région précise ou plus thématiques. Toutes les cartes, entièrement nouvelles, prennent en compte les dernières avancées de la recherche et offrent l’état le plus à jour possible des axes d’étude explorés dans la région. Ont été ajoutés un certain nombre de plans de villes, principales capitales et cités plus modestes à la morphologie caractéristique d’une région ou d’une période.
Chaque carte est accompagnée d’un court texte qui expose le contexte culturel ou politique et explicite les choix cartographiques, les limites des connaissances ou les avancées de la recherche durant les vingt dernières années.
S’y ajoutent un choix de références bibliographiques parmi les plus à jour pour chaque contribution, un index des noms propres et des noms de peuples ainsi qu’un index géographique très complet recensant les noms modernes et anciens des sites ainsi que leurs différentes variantes.
L’atlas historique du Proche-Orient ancien paru aux Belles Lettres en 2020 représente huit ans de travail pour près de 50 personnes, 141 notices avec 150 cartes ou plans, quelque 1500 références bibliographiques et près de 5000 entrées d’index : comment fait-on pour proposer un tel ouvrage de synthèse ? Le propos de ce billet est de présenter, à la demande des animateurs d’ArchéOrient- Le Blog, le « dessous des cartes » ou le « making-of » de ce projet éditorial de longue haleine. Entretien avec Martin Sauvage.
Trente ans de collaborations préalables…
Certaines des cartes de cet atlas sont nées il y une trentaine d’années, au début des années 1990, à l’époque des premiers MacIntosh et du logiciel Mac Draw. Je travaillais à l’époque au sein de l’équipe chargée du déchiffrement des textes de Mari (UPR 193 du CNRS « Mari et le Proche-Orient ancien »), et il me semblait intéressant de pouvoir présenter des cartes illustrant les problématiques de géographie historique abordées par l’équipe. Ainsi, par exemple, la carte de la région de Mari « Les bords de l’Euphrate », cœur du royaume de Mari, présentée dans l’atlas, a été dessinée à la suite de la parution d’un article de Jean-Marie Durand (Durand 1990) et d’un autre de Bertrand Lafont (Lafont 1992), à partir du fond issu de la prospection de la vallée par Jean-Yves Monchambert et Bernard Geyer. Il y a plusieurs dizaines d’autres exemples de cartes confectionnées à diverses occasions, comme par exemple pour le Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne (Joannès 2001), l’ouvrage Les débuts de l’histoire (Bordreuil et al., 2014), ou le programme international ARCANE, et en particulier pour le volume 3 sur l’histoire du IIIe millénaire (Sallaberger et Schrakamp 2015). S’y ajoutent des cartes dessinées pour un collègue sur son domaine de recherche propre, comme « Les routes du commerce assyrien en Anatolie » pour Cécile Michel, ou à l’occasion d’une exposition, comme « Les échanges internationaux au IIIe millénaire », carte dessinée au départ pour l’exposition sur le temple d’Ištar de Mari à l’Institut du monde arabe pour Pascal Butterlin, etc.
L’idée d’un atlas
C’est donc avec un lot d’une quarantaine ou d’une cinquantaine de cartes et de plans de villes que j’ai proposé en 2012 à l’équipe « Histoire et archéologie de l’Orient cunéiforme » (composante de l’unité Archéologie et sciences de l’Antiquité, UMR 7041, Nanterre), qui rassemble une majorité des anciens membres de l’UPR 193 du CNRS « Mari et le Proche-Orient ancien », de se lancer dans la confection d’un atlas historique du Proche-Orient cunéiforme. Il s’agissait tout naturellement de rassembler les différentes cartes élaborées ensemble et de les mettre à jour, puis de les compléter pour obtenir un tout cohérent. L’idée fut accueillie avec enthousiasme par toute l’équipe – dirigée à l’époque par Bertrand Lafont, puis par Damien Agut-Labordère et Aline Tenu – et placée dans les projets de son quadriennal 2013-2017.
Il est cependant vite apparu que le projet éditorial aurait été incomplet si l’on n’y ajoutait pas les périodes antérieures à l’écriture, depuis les prémices de la sédentarisation. Je me suis donc tourné alors vers une autre équipe de l’UMR, l’équipe « Du village à l’État au Proche et au Moyen Orient », à laquelle j’étais également associé et à composante nettement plus archéologique.
Des chercheurs membres d’autres équipes furent également sollicités, notamment pour traiter du milieu naturel et des ressources végétales et animales (Archéorient à Lyon, le MNHN à Paris en particulier).
La suite sur : https://archeorient.hypotheses.org/15522
Atlas historique du Proche-Orient ancien, sous la direction de Martin Sauvage, éditions Les Belles Lettres, Paris, 2020, XXII + 218 pages, livre relié, 30,6 x 38,3 cm, 55 €.
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