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juin 2022

Une ville engloutie découverte en Irak

© Université de Tübingen. DR.

Vue aérienne du site de la ville de Zakhiku. © Université de Tübingen. DR.

 

 

Il y a plus de 3000 ans, un tremblement de terre a détruit une importante cité irakienne. Celle-ci est restée anonyme depuis lors et est ensevelie depuis 40 ans dans le réservoir d’eau de Mossoul. Des archéologues découvrent aujourd’hui des murs et tablettes cunéiformes très bien préservés dans cette cité engloutie.

 

Des récipients en céramique contenaient les restes de tablettes cunéiformes. © Université de Tübingen. DR.

Des récipients en céramique contenaient les restes de tablettes cunéiformes. © Université de Tübingen. DR.

 

Les épisodes de sécheresse sont de plus en plus intenses et fréquents en cette période de changement climatique, et les populations humaines doivent trouver des solutions rapides pour pallier les conséquences de pénuries d’eau. C’est ainsi que la sécheresse qui a frappé l’Irak en ce début d’année a conduit les Irakiens à puiser de l’eau, notamment pour les cultures, dans le réservoir de Mossoul, le plus grand lieu de stockage du pays. Durant des mois, le réservoir s’est progressivement vidé, jusqu’à laisser apparaître les premières traces d’une cité qui avait été engloutie il y a plusieurs dizaines d’années, sans qu’aucune recherche archéologique n’y ait auparavant été menée.

 

Un palais et plusieurs grands bâtiments ont été découverts. Cette ville pourrait être l'ancien Zakhiku, considéré comme un vaste complexe urbain et industriel de l'empire Mittani (vers 1550-1350 avant J.-C.). © Université de Tübingen. DR.

Un palais et plusieurs grands bâtiments ont été découverts. Cette ville pourrait être l’ancien Zakhiku, considéré comme un vaste complexe urbain et industriel de l’empire Mittani (vers 1550-1350 avant J.-C.). © Université de Tübingen. DR.

Un tremblement de terre, une submersion… et des murs intacts

Cette « ville surprise » est donc située à Kemune et aurait, selon les archéologues allemands et kurdes qui se penchent sur son étude, été bâtie sur le Tigre il y a environ 3400 ans. Elle daterait donc de l’empire du Mittani¹ qui contrôlait des zones du nord de la Mésopotamie et de la Syrie au cours de la première moitié du deuxième millénaire avant J.-C. Cette ville pourrait être Zakhiku, un centre important de l’empire du Mittani.

La cité engloutie comprend un palais, un complexe industriel, un grand bâtiment de stockage, ainsi que des fortifications massives avec des tours et des murs. Ces derniers, de plusieurs mètres de haut, faits en boue séchée, ainsi que des tablettes cunéiformes en argile, ont survécu à quarante ans d’immersion. Les archéologues expliquent cela par le fait que le tremblement de terre qui a détruit la ville vers 1350 ans avant J.-C. a entraîné l’ensevelissement et donc la protection des bâtiments par les parties supérieures des murs de la ville.

 

Des archéologues et des ouvriers fouillent les murs d'un grand bâtiment de la ville antique, qui est interprété comme un bâtiment de stockage de l'époque de l'empire Mittani. © Université de Tübingen. DR.

Des archéologues et des ouvriers fouillent les murs d’un grand bâtiment de la ville antique, qui est interprété comme un bâtiment de stockage de l’époque de l’empire Mittani. © Université de Tübingen. DR.

 

 

Des récipients en poterie, dans lesquels étaient stockées des tablettes cunéiformes, se trouvent dans le coin d'une pièce de la période assyrienne moyenne (vers 1350-1100 avant J.-C.). © Université de Tübingen. DR.

Des récipients en poterie, dans lesquels étaient stockées des tablettes cunéiformes, se trouvent dans le coin d’une pièce de la période assyrienne moyenne (vers 1350-1100 avant J.-C.). © Université de Tübingen. DR.

 

Source : futura-sciences.com

 

Note

1. « L’empire du Mitanni avait pour berceau initial la région du haut Khabur. Dans le courant du XVIe siècle [av. J.-C.], il étendit peu à peu sa domination sur toute la Syrie du Nord et la Mésopotamie septentrionale, couvrant un territoire qui allait de Qadesh, à l’ouest, jusqu’à Arrapha, actuelle Kerkuk, à l’est. Les noms des rois étaient indo-aryens, certaines divinités semblent avoir été d’origine védique, mais la population autochtone était hurrite. L’emplacement de la capitale, Wassukani, n’a pas été identifié. Le Mitanni parvint au faîte de sa puissance à la fin du XVIe siècle sous le règne de Barratarna. » (A. Benoit, Art et archéologie : les civilisations du Proche-Orient ancien, Manuels de l’école du Louvre, éditions RMN, Paris 2003).