Sud-Aveyron : une nécropole néolithique géante découverte à Mounes-Prohencoux (12)

Michel Maillé a découvert un site préhistorique daté de 3800 à 2800 av. J.-C., composé de mégalithes et de tertres. Photo Midi Libre. DR.
C’est une découverte de tout premier ordre, mais « fortuite », comme la qualifie Michel Maillé, l’inventeur de la nécropole datant du Néolithique. Il a fallu du temps pour débroussailler et faire découvrir aux spécialistes de la Préhistoire ce lieu que tous s’accordent à dire qu’il est très prometteur.
En parallèle de son métier d’agriculteur, Michel Maillé a enrichi ses connaissances sur le terrain auprès de préhistoriens, et validé ses acquis par un diplôme universitaire. Il est désormais chercheur associé au Traces (Travaux et recherches archéologiques sur cultures, espaces et sociétés) de Toulouse.
L’endroit de sa découverte, il le connaissait pour « y être passé plusieurs fois ». En ce jour d’avril, « malgré la végétation, mon regard s’est porté sur une grande table ».
Après un travail de débroussaillage, le mégalithe s’avérera être un dolmen anthropomorphe de très grande dimension, dont le poids est estimé entre 15 à 20 tonnes. Peu à peu, les découvertes vont se succéder. Au fil des travaux de nettoiement en surface, vont apparaître des dolmens, des statues menhirs, des tertres ou un impressionnant cairn en trois structures imbriquées…
« Par recoupement avec des dolmens et menhirs déjà datés en Europe, on estime que ce lieu a été utilisé entre 3 800 et 2 800 av. J.-C. », indique le préhistorien. « Ce site s’étend sur trois hectares car il a été utilisé sur un millénaire. Il y a eu plusieurs réaménagements, des constructions, des réparations, des ouvertures sur les failles ont été aménagées… »
Ce dernier point est en fait déterminant, il est un élément d’investigation pour les chercheurs. « La nécropole est bâtie sur des failles. Par grand froid, on a constaté que des vapeurs d’eau s’échappent par les ouvertures du sol… Avec d’autres éléments en notre possession, on émet l’hypothèse que ces vapeurs d’eau ont pu engendrer des croyances et que ce lieu est un cimetière mais aussi un sanctuaire. »
Il est certain que « l’on ne retrouvera pas d’ossements car la terre, trop acide, a fait disparaître les restes humains ». Quelques débris de poteries néolithiques ont été découverts en surface.
C’est un chantier de plusieurs années qui s’ouvre. L’agriculteur-chercheur pourra se concentrer pleinement sur ce travail titanesque dès la fin de cette année où il prendra sa retraite agricole pour se consacrer pleinement à sa passion pour l’archéologie. Il aura alors tout loisir d’effectuer des recherches complémentaires pour confirmer son hypothèse concernant la présence de traces d’habitat près de la nécropole.
Pour en savoir plus : https://www.midilibre.fr/2021/08/10/une-geante-necropole-neolithique-decouverte-a-mounes-prohencoux-9723678.php
- Michel Maillé a découvert un site préhistorique daté de 3800 à 2800 av. J.-C., composé de mégalithes et de tertres. Photo Midi Libre. DR.
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