Secrets de la Terre
Musée des Confluence, Lyon
Exposition du 24 juin 2022 au 22 octobre 2023 – Salle 13
Les minéraux, présents du cœur de la Terre jusqu’à sa surface depuis son origine, sont exploités depuis des millénaires pour leurs propriétés particulières. Ils n’ont cependant pas encore révélé tous leurs secrets…
Le musée des Confluences met à l’honneur sa collection de minéraux, riche de près de 10 000 pièces et classée parmi les grandes collections françaises.
Dialoguant entre l’histoire des sociétés humaines et celle, bien plus ancienne, de la formation des minéraux, l’exposition met en évidence leurs propriétés physiques et chimiques ainsi que leurs utilisations à travers les âges, depuis le Paléolithique.
La pierre sert à la construction des outils et des habitats, les métaux à la fabrication des armes, des monnaies, puis des machines, les roches, comme le charbon, à la production de l’énergie, les terres, minerais et sels à l’industrie.
L’exploitation intensive de ces ressources, jusqu’à leur raréfaction, pousse aujourd’hui nos prospections toujours plus profondément sous terre. De nouvelles découvertes pourraient être porteuses d’un avenir plus respectueux de l’environnement et des êtres vivants, mais le défi est de taille.
Formation et propriétés des minéraux
La scénographie s’ouvre sur une galerie de mine, ponctuée de poutres de bois et de rails au sol, qui invite les visiteurs à pénétrer au centre de la Terre. Le parcours se déploie alors dans une ambiance de cavité souterraine, avec une première partie dédiée à la formation et aux propriétés des minéraux.
Histoire de l’exploitation des minéraux
Face aux minéraux, des hublots racontent leur emploi dans une approche chronologique. Ces vitrines plongent les visiteurs dans l’histoire de l’exploitation des ressources minérales et mettent en évidence leurs intérêts politiques et économiques pour les populations humaines, du Paléolithique à l’époque contemporaine. À la fin de la Préhistoire, au Néolithique, le silex, pierre dure permettant la fabrication d’outils solides et tranchants, est extrait du sol à plus grande échelle.

Nucléus et lamelles en obsidienne IIIe millénaire av. notre ère (Néolithique final – Âge du Bronze) Grèce © musée des Confluences – Olivier Garcin. Photo de presse.
Après l’âge de Bronze, l’exploitation des minerais de fer, d’or et d’argent connaît un véritable essor. Le fer possède des propriétés physiques plus adaptées : il est léger, solide et peut être aiguisé finement.
L’Empire romain (du Ier siècle avant notre ère au Ve siècle de notre ère) doit le succès de son expansion à sa maîtrise de nombreuses matières minérales.
L’argent permet le développement de la monnaie métallique pesée et certifiée, facilitant les échanges commerciaux et le financement de nombreuses guerres.
Du milieu du Moyen Âge et jusqu’au XIVe siècle, l’Europe dispose de moins de matières premières et s’enlise dans une crise économique liée à la famine, à la peste noire ou encore à la guerre de Cent Ans. Les siècles suivants verront l’avènement de découvertes majeures liées à l’utilisation de matières minérales, comme l’imprimerie ou, en France, la fabrication de la porcelaine.
À partir de la fin du XVIIIe siècle, les découvertes de nouveaux éléments chimiques encouragent l’intensification de l’exploitation du sol, donnant naissance à l’industrie et l’urbanisation de la « révolution industrielle ».

Écuelle et son plateau décorés de marines. Réalisés avec la première livraison de kaolin de Saint-Yrieix, 1770, France, Hauts-de-Seine, Sèvres. Manufacture de Sèvres. Sèvres, Manufacture et Musée nationaux © RMN – Grand Palais (Sèvres – Manufacture et musée nationaux)/Stéphane Maréchalle. Photo de presse.
Aujourd’hui, les minéraux sont omniprésents dans notre quotidien. Sans eux, l’énergie, les téléphones ou encore les ordinateurs n’existeraient pas. Néanmoins, cette surexploitation des ressources terrestres n’est pas sans conséquence sur l’environnement et les êtres vivants.
Et demain ? Les ressources nécessaires à la fabrication de nos énergies s’amenuisent. En l’absence d’une seconde Terre, il est essentiel de généraliser des processus de recyclage plus performants et de remplacer les minéraux que nous utilisions jusqu’à présent. Les explorations des sols marins ou encore des astéroïdes apportent également leur pierre à l’édifice tout en se heurtant à des écueils technologiques, éthiques et géopolitiques.
Cette exposition met ainsi en avant la collection de minéraux du musée, riche de près de 10 000 pièces et classée parmi les grandes collections françaises. Elle met en évidence leurs propriétés physiques et chimiques ainsi que leurs utilisations à travers les âges, depuis le Paléolithique.
Les minéraux servent dans l’habitat, pour la fabrication des armes, de la monnaie, de nos bijoux, de nos objets du quotidien et bien d’autres encore.
Cette exposition soulève aussi la problématique de l’exploitation intensive de ces ressources jusqu’à leur raréfaction. De nouvelles découvertes pourraient être porteuses d’un avenir plus respectueux de l’environnement et des êtres vivants, mais le défi est de taille.
- Nucléus et lamelles en obsidienne 3e millénaire av. notre ère (Néolithique final –
- Écuelle et son plateau décorés de marines Réalisés avec la première livraison de kaolin de Saint-Yrieix 1770 France, Hauts-de-Seine, Sèvres, Manufacture de Sèvres. Sèvres, Manufacture et Musée nationaux © RMN – Grand Palais (Sèvres – Manufacture et musée nationaux) / Stéphane Maréchalle. Photo de presse.
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